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les fleurs de l’oranger ! Célébrons ce jour qui nous rassemble à la même table dans la maison de nos pères. Heurtons les coupes de la joie !

LE CHÂTELAIN, (Air).

Viens, serviteur qui m’as bercé, verse-moi le vin généreux de mes collines. Tout à l’heure, les mains qui guidèrent les pas débiles de mon enfance soutiendront mes jambes avinées, et quand l’ivresse me fera bégayer, tu oublieras que je suis ton seigneur, et tu me diras encore une fois, comme jadis : « Il faut aller dormir, mon enfant. »

LES AMIS, (Chœur).

Que la coupe de la joie s’emplisse pour le serviteur fidèle. Que son front austère se déride et qu’il soit vaincu par l’esprit joyeux qui rit dans les amphores. L’esprit de l’ivresse, c’est Bacchus enfant, non moins beau, plus aimable et plus éternel que le maussade Cupidon. Bois, vieillard, afin que tu te sentes jeune comme le petit page que tu gourmandes, afin que ton