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de voyage du vieux Galvan, que son lâche neveu voulait me faire assassiner ! Avais-je donc mérité l’outrage d’une telle offre ? suis-je tombé si bas ?… (On entend un gémissement.) Qu’est-ce que cela ? Maltraite-t-on mes gens ? (Il écoute.) J’ai peut-être rêvé !… (un second gémissement plus distinct et plus douloureux.) C’est la voix de mon père ! Il souffre, il pleure !… Est-ce qu’il plie sous l’horreur de la vérité ? (un cri aigu.) On le torture ! pour moi, pour moi ! Infâmes ! arrêtez ! (Il secoue la porte qui est fermée en dehors.) Mon père, mon pauvre père ! Me voici ! c’est moi… bourreaux ! moi ! Lupo, je me rends, je me livre, prenez-moi, mais prenez-moi donc !… Ah ! la voix me manque, l’horreur me glace, ils ne m’entendent pas ! (Il tombe épuisé en rugissant d’une voix étouffée.)




Scène XV.

ANGELO LUPO.
ANGELO.

Le voilà vaincu, je tiens sa vie ! Je veux d’abord perdre son âme. Lupo ! Lupo !

LUPO, égaré.

Où suis-je ? Qui êtes-vous ?