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ANGELO.

C’est assez, mon fils ; va-t’en chercher des racines et des herbes pour notre dîner.

QUINTANA, à part.

Je n’irai pas loin, je n’ai pas envie de rencontrer les brigands ! (Il sort.)




Scène III.

ANGELO.

Des rêves lascifs me poursuivent et je crains que mon courage ne s’épuise. L’horreur de ma vie passée est toujours devant mes yeux, et j’arrive, par l’ennui du temps présent, à y trouver des charmes. Eh quoi ! il y a cinq ans que j’expie mes fautes dans cette solitude et que je me mortifie cruellement sans être plus avancé qu’au premier jour ! Dieu ne m’aide point, et j’en viens à douter que sa grâce m’ait amené dans ce désert. Si c’était une suggestion de l’orgueil ? Non, c’est plutôt la peur de l’enfer à la suite de cette blessure reçue en duel qui me mit aux portes du tombeau. Mourir damné ! souffrir éternellement !… Préserve-moi, Père céleste ! Accepte les tortures que je m’im-