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tranquilles, je ne vous aimerai pas moins. » Le père creusait une petite fosse sous un buisson d’aubépine. Il versait de grosses larmes, mais il préparait avec amour et sollicitude la dernière couchette de son enfant. En voyant la fée, il lui dit : « Pardonne à Bertha ! »

C

Zilla se mit aux genoux de la femme : « C’est toi qui dois me pardonner, lui dit-elle, car je vais suivre ton enfant dans la mort. Elle m’a appelée, et c’est sans doute qu’elle va revivre dans un meilleur monde et qu’il lui faut une autre mère. Ici je n’ai su lui faire que du mal ; mais il faut que je sois destinée à lui faire du bien ailleurs, puisqu’elle me réclame. — Je ne sais ce que tu veux dire, répondit la mère. Tu as pris la vie de mon enfant, veux-tu donc aussi m’emporter son âme ? — L’âme de notre enfant est à Dieu seul, dit Hermann ; mais si Zilla connaît ses desseins mystérieux, laissons-la faire. — Mettez l’enfant dans mes bras, » dit la fée. Et quand elle tint ce petit corps contre son cœur, elle entendit encore que