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habitants de la terre se sont détournés de nous, mais encore la terre elle-même nous a dit : « Vous ne me possédez pas ; c’est vous qui m’appartenez à jamais, et mon dernier jour sera le vôtre. »

LXXIX

« Zilla, j’ai vu le néant se dresser devant moi, et l’abîme des siècles qui nous en sépare m’est apparu comme un instant dans l’éternité. Alors j’ai eu peur de la mort fatale, et j’ai demandé passionnément au Maître de la vie de me replacer sous la bienfaisante loi de la mort naturelle. — Je ne t’entends pas, répondit Zilla, pâle d’épouvante : est-ce qu’il y a deux morts ? et veux-tu donc mourir comme meurent les hommes ? — Oui, je le veux, Zilla, je le cherche, je l’essaie, et j’espère qu’enfin mes larmes ont fléchi Celui que nous avons bravé.

LXXX

— Le Maître de la vie t’a-t-il pardonné ta révolte ? T’a-t-il promis que ton âme survivrait à cette mort ? — Le Maître de la vie ne m’a rien