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LXVI

Elles allaient se joindre à d’autres troupes incertaines qui tantôt augmentaient et brillaient d’un rouge éclat dans la nuit, tantôt s’atténuaient ou se perdaient dans des foules errantes. Quelques danses flamboyèrent au bord du lac, quelques étincelles jaillirent dans les roseaux ; mais tout s’opéra en silence ; aucun chant terrible ou sublime n’accompagna ces évolutions mystérieuses, et Zilla se prit à s’étonner de voir s’accomplir des rites qui lui étaient inconnus.

LXVII

Elle se souvint que, si elle aimait là quelqu’un, c’était la reine, toujours si douce et si grave. Elle voulut savoir ce qu’elle avait ordonné, et la chercha au bord du lac ; mais toute lumière avait disparu, et Zilla, fit retentir son cri cabalistique qui l’annonçait à ses sœurs. Ce cri, auquel mille voix avaient coutume de répondre, se perdit dans le silence, et Zilla voyant qu’un grand événement avait dû bouleverser toutes les lois du sabbat, fut saisie d’effroi et de tristesse.