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car tu es un garçon hardi et doux ; donc, si tu n’es pas riche, ne fais pas avec moi semblant d’être riche. À quoi sert ? Je ne suis pas dans la misère, moi ! Je ne manque de rien selon mes besoins, et, si tu manquais de quelque chose, tu pourrais t’adresser à Joë Bœtsoï, qui ne serait pas en peine de trouver trente dalers et même cent, pour rendre service à un ami.

— J’en suis bien certain, herr Bœtsoï, répondit Christian, et je viendrais à vous avec confiance, non pas pour vous demander cent ni trente dalers, mais de l’ouvrage à votre service. Il n’est pas dit que cela n’arrivera point ; mais, si cela arrivait, j’aurais bien plus de plaisir à me présenter après vous avoir payé ce qui vous est dû et ce qu’un riche vous payerait. Je ne suis pas venu ici en qualité de pauvre, vous ne me devez rien.

— Je ne veux rien, dit le danneman, reprends ton argent, et viens me trouver quand tu voudras. Que sais-tu faire ?

— Tout ce que vous m’apprendrez, je le saurai vite.

Le danneman sourit.

— C’est-à-dire, reprit-il, que tu ne sais rien ?

— Je sais tuer les malins, au moins !

— Oui, et très-bien. Tu sais même manier la hache