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— Ton or est bon, dit-il, et ta main est blanche. Tu n’es pas un homme qui travaille, et pourtant tu manges le kakebroë comme un Dalécarlien. Ta figure est du pays et ton langage n’en est pas… Les habits que tu avais en venant ici ne sont pas plus beaux que les miens. Ce que je vois, c’est que tu es fier ; c’est que tu ne veux pas que tes amis, qui t’ont cédé le plaisir de tuer le malin, dépensent encore leur argent pour toi.

— Précisément, herr Bœtsoï, vous y voilà.

— Sois tranquille. Joë Bœtsoï est un honnête homme ; il ne recevra rien de tes amis, puisque tu lui laisses ton gibier. Quant à accepter de toi une récompense… cela dépend. Peux-tu me jurer, sur l’honneur, que tu es un jeune homme riche, un fils de famille ?

— Qu’importe ? dit Christian.

— Non, non, reprit le danneman ; tu m’as sauvé la vie, je ne t’en remercie pas, c’est ce que j’aurais fait pour toi ; mais tu es un fin tireur, et, de plus, tu es un homme qui sait écouter un autre homme. Si, quand je t’ai fait signe là-bas, tu n’avais pas voulu aller comme je voulais, nous étions dans un mauvais pas tous les deux… et moi surtout, sans épieu et le bras mal entouré. Je suis content de toi, et je voudrais que mon fils fût de ta mine et de ton caractère,