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— Je n’ai pas d’autre avis que le vôtre, répondit Christian.

— Pardon ! reprit le major, nous avons acheté un ours au danneman : c’est celui que vous avez tué : il vous appartient, comme celui qu’il a tiré est à lui, s’il ne veut nous le vendre.

— Il les a tués tous deux, dit Christian ; je n’ai fait que les achever ; je n’ai droit à rien.

Il y eut un assaut de délicatesse où le danneman se montra aussi scrupuleusement loyal que les autres. Enfin Christian dut céder, et accepter l’ours femelle pour sa part. Les deux oursons furent payés comme un ours au danneman, qui dut accepter en toute propriété l’ami de madame l’ourse. Toutes choses ainsi réglées, le major et ses amis voulurent emmener Christian ; mais celui-ci refusa de les suivre.

— Je n’ai que faire, leur dit-il, à la chasse du baron, laquelle, m’avez-vous dit, n’a rien d’intéressant après celle-ci. Je n’ai, d’ailleurs, pas le temps de m’y rendre. Je dois rentrer au Stollborg le plus tôt possible pour m’occuper de ma représentation. Songez que, pour deux jours encore, je suis lié par un contrat au métier de fabulato. Je reste ici pour aider le danneman à emporter les malins ; après quoi, je profiterai de son traîneau pour retourner jusqu’au