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vent elle le confondit avec son père, le jeune baron Adelstan.

Il était quatre heures du matin, et, malgré l’habitude que l’on a de se coucher tard à une époque de l’année où les nuits sont si longues, tant d’émotions avaient brisé de fatigue les personnages principaux de notre histoire, que tous dormirent profondément, excepté peut-être Johan et sa séquelle, enfermés dans la tour du château neuf, où ils avaient enfermé et torturé tant de monde.

Mais, avant que le jour parût, Stenson se glissa doucement près du lit de Christian, et, après l’avoir regardé quelques instants avec ivresse, il l’éveilla sans éveiller M. Goefle.

— Levez-vous, mon maître, lui dit-il à l’oreille, j’ai à vous parler, à vous seul ! Je vous attends dans la chambre murée.

Christian s’habilla sans bruit et à la hâte, et, refermant les portes derrière lui, il suivit Stenson dans la salle déserte et délabrée où il avait déjà pénétré la veille. Alors Stenson, se découvrant, lui dit :

— Ici, monsieur le baron, derrière cette boiserie où vous voyez une colombe sculptée, existe un mystère auquel vous seul devez être initié… C’est là que madame votre mère avait fait ériger en secret un autel à la Vierge ; car elle était catholique, le