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invoquant l’appui des personnes désintéressées et loyales, lesquelles, par leur attitude et leurs réflexions, condamnèrent tellement la tentative du baron, que les récalcitrants se soumirent et dispensèrent le major du devoir pénible de sévir contre eux.

Il devenait bien évident, pour lui et pour tous les témoins de cette scène, que les héritiers se refusaient à connaître les motifs de haine du baron contre Christian parce qu’ils pressentaient la vérité. M. Goefle l’avait fait placer, sans affectation, au-dessous du portrait de son père, et la ressemblance frappait déjà tous les regards ; mais il n’y avait pas assez de sarcasmes dans la langue suédoise pour exhaler l’aversion des présomptueux contre le bateleur que Johan avait dénoncé, et que M. Goefle (dont il était le bâtard) voulait produire à l’aide d’un roman invraisemblable et de preuves fabriquées.

M. Goefle resta impassible et souriant, Christian eut un peu plus de peine à se contenir ; mais le regard tendre et suppliant de Marguerite produisit ce miracle.

— À présent, dit le ministre, quand le silence fut établi, introduisez M. Adam Stenson, que nous tenons au secret dans son appartement depuis sa sortie de prison.

Adam Stenson comparut. Il s’était habillé avec