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par le ministre avoir voulu attenter à la vie de Christian. Ceux qui s’étaient contentés de l’injurier, et qui s’empressèrent de nier le fait, furent admonestés et menacés d’être déférés à la justice, s’ils tombaient en récidive.

Ils n’en avaient nulle envie. Malgré le petit nombre d’hommes que le major avait en ce moment autour de lui, on sentait qu’il avait la loi et le droit pour lui, en même temps que le courage et la volonté. On devinait bien aussi, à son attitude, qu’il avait fait avertir le reste de sa compagnie, et que, d’un moment à l’autre, l’indelta se trouverait en force au château.

En l’absence de tout autre magistrat, puisque le défunt châtelain avait assumé sur lui, par ses privilèges, toute l’autorité du canton, et qu’il se trouvait sans successeur jusqu’à nouvel ordre, le major se fit assister du ministre de la paroisse comme autorité civile et morale, et de M. Goefle comme conseil. Il se fit apporter toutes les clefs et les remit à Jacob, qu’il constitua majordome et gardien de toutes choses, en lui attribuant l’assistance spéciale de deux soldats pour se faire respecter des autres serviteurs de la maison, en cas de besoin. Il confia au médecin le soin de veiller aux funérailles du baron, et déclara qu’il allait, avec le ministre, M. Goefle,