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ouvrir une porte et frapper ou gratter de l’autre côté de la partie murée de la salle de l’ourse. Stenson s’était-il échappé des mains de ses ennemis, et, n’osant revenir par le gaard ou par le préau, qu’il pouvait supposer gardés par eux, était-il entré dans le donjon par un passage connu de lui seul ? Appelait-il ses amis à son aide, ou leur donnait-il un mystérieux avertissement pour qu’ils eussent à se méfier d’une nouvelle attaque ? Le major trouvait ces suppositions chimériques, lorsque le lieutenant entra avec le danneman Bœtsoï, en disant :

— Voici un de nos amis qui arrive de nos bœstelles où il cherchait son fils. N’est-il point ici ?

— Oui, oui, mon père ! répondit Olof, qui était fort effrayé de tout ce qu’il venait d’entendre et qui fut très-content de voir arriver le danneman. Étiez-vous inquiet de moi ?

— Inquiet, non ! répondit le danneman, qui venait de faire la route par un temps affreux pour retrouver son enfant, mais qui trouvait contraire à la dignité paternelle de lui avouer sa sollicitude. Je pensais bien que nos amis ne t’auraient pas laissé partir seul ; mais, à cause du cheval, qui pouvait s’estropier !…

Tandis que le danneman expliquait ainsi son inquiétude, le lieutenant faisait au major une communication dont celui-ci parut frappé.