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qu’il nous le semble. Il faut connaître les détails, il faut revoir Stenson. Délivrer Stenson, et l’amener ici, major, voilà ce qu’il faudrait, et ce que vous ne voulez pas faire.

— Vous savez bien que je ne le peux pas ! s’écria le major, très-ému et très-animé. Je n’ai aucun droit devant l’autorité seigneuriale, surtout en matière de répression domestique, et, si le baron veut faire souffrir ce vieillard, il ne manquera pas de prétextes.

Ici, le major fut interrompu par Christian, qui ne pouvait plus contenir son impétuosité. Il voulait aller seul au château neuf ; il voulait délivrer Stenson ou y laisser sa vie.

— Quoi ! disait-il, ne voyez-vous pas que, dans ce repaire, on ne recule devant rien ? Je comprends trop ce que, par une amère et horrible dérision, on appelle ici la chambre des roses ! Et ce pauvre vieillard qui n’a plus que le souffle, ce fidèle serviteur qui m’a sauvé de mes ennemis, comme il le dit dans sa déclaration, et qui, après les fatigues d’un long voyage, m’a consacré une longue vie de silence et de travail, c’est pour moi encore qu’à l’heure où nous sommes il expire peut-être dans les tourments ! Non, cela est impossible ; vous ne me retiendrez pas, major ! Je ne reconnais pas votre autorité sur moi, et, s’il faut se