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Olof à Christian, j’aurais cherché longtemps la porte. Je connais bien le dehors du Stollborg, j’y viendrais les yeux fermés ; mais le dedans, non ! je n’y étais jamais entré. Vous pensez bien que, par ce temps maudit, je ne pouvais pas retourner tout de suite dans la montagne. Enfin j’ai vu un peu d’éclaircie, et, après deux heures passées au bostœlle de M. le major, j’y ai laissé mon cheval, et me voilà parti à pied pour ne pas causer de crainte à mon père ; mais, auparavant, j’ai voulu vous rapporter un portefeuille que vous avez oublié dans le traîneau, herr Christian. Le voilà. Je ne l’ai pas ouvert. Ce que vous avez mis dedans y est comme vous l’avez laissé. Je n’ai voulu le confier à personne ; car mon père m’a dit que les papiers, c’était quelquefois plus précieux que de l’argent.

En parlant ainsi, Olof remit à Christian un portefeuille de maroquin noir que celui-ci ne reconnut en aucune façon.

— C’est peut-être à vous ? dit-il au major. Dans les habits que vous m’aviez prêtés ?…

— Nullement, je ne connais pas l’objet, répondit Larrson.

— Alors, c’est au lieutenant ?

— Oh ! non, certainement, dit Martina ; il n’a pas d’autres portefeuilles que ceux que je brode pour lui.