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qu’il le pensait de prouver même un fait patent et avéré.

— Et puis, ajouta-t-il, je vois avec regret que nous manquons un peu de témoins. M. Goefle n’a rien vu, que le résultat de l’affaire. On ne retrouve ici ni M. Stenson, ni son neveu, ni votre valet. J’espérais que nous serions plus nombreux pour vous défendre à temps et constater les faits de visu. Le sous-lieutenant et les quatre soldats que j’avais envoyé chercher n’ont pas encore paru. Malgré le rapprochement de nos bostœlles et des torps des soldats, il se passera peut-être, grâce au. brouillard, plusieurs heures avant que nous ayons ici huit hommes sous les armes.

— Mais qu’est-il besoin de huit hommes pour en garder deux ?

— Croyez-vous donc, Christian, que le baron, en voyant, pour la première fois, échouer une de ses diaboliques combinaisons, va se tenir tranquille ? Je ne sais pas ce qu’il pourra imaginer, mais à coup sûr il imaginera quelque chose, dût-il essayer de faire mettre le feu au Stollborg. C’est pourquoi je suis résolu à y passer la nuit, afin de m’emparer, avec votre aide, des autres bandits qui nous seront probablement dépêchés soit avec des offres de service, soit autrement. C’est toute une bande de voleurs et d’assassins que la