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aux interpellations agitées de M. Goefle, prit une résolution dont il ne fit part à personne. Ce fut de sortir de l’appartement et d’aller, soit dans les cours du vieux château, soit sur le lac, affronter des périls dont, en somme, il était l’unique point de mire. Dans ce dessein, il se munit d’une lumière, afin de se faire voir autant que possible dans le brouillard, et sortit sans rien dire, espérant que M. Goefle ne ferait pas attention tout de suite à son absence ; mais, avant qu’il eût franchi la porte principale de la chambre de l’ourse, Marguerite se leva en s’écriant :

— Où allez-vous donc ?

— Où allez-vous, Christian ? s’écria aussi M. Goefle en s’élançant vers lui. Ne sortez pas seul !

— Je ne sors pas, répondit Christian en se glissant rapidement dehors ; je vais voir si la seconde porte, celle qui ouvre par ici, sur le préau, est fermée.

— Que fait-il ? dit Marguerite à M. Goefle ; vous ne craignez pas… ?

— Non, non, répondit l’avocat, il m’a promis d’être prudent.

— Mais je l’entends qui tire les verrous de la seconde porte ; il les ouvre !

— Il les ouvre ? Ah ! nos amis arrivent !