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doutiez-vous pas ? Si fait, je vois que vous êtes armés. Est-on venu ? Vous a-t-on attaqués ?

— Pas encore, répondit M. Goefle. Il est donc certain que l’on doit nous attaquer ?

— Oh ! nous n’en sommes que trop sûres !

— Comment ! on me menace aussi, moi ? reprit M. Goefle sans aucune intention malicieuse. Répondez donc, chère demoiselle : vous en êtes sûre ? Cela devient fort étrange !

— Je ne suis pas sûre de ce dernier point, dit Marguerite, dont la pâleur se dissipa tout à coup, mais dont les yeux évitèrent ceux de Christian.

Alors, reprit M. Goefle, sans, vouloir remarquer l’embarras de la jeune fille, c’est à lui, c’est bien à lui qu’on en veut ?

Et il montrait Christian, que Marguerite s’obstinait à ne pas voir et à ne pas nommer, ce qui ne l’empêcha pas de répondre :

— Oui, oui, c’est bien à lui, monsieur Goefle. On veut se défaire de lui.

— Et le major avec ses amis, en sont-ils sûrs aussi ? Comment ne viennent-ils pas ?

— Ils en sont sûrs, dit Martina, et, s’ils n’arrivent pas, c’est qu’ils auront fait comme nous, ils se seront perdus dans le brouillard, qui va toujours augmentant.