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naçait de porter au baron ; nul doute que… Se laissait-il aller à boire ce pauvre juif ?

— Non pas, que je sache.

— Eh bien, Guido l’aura assassiné pour lui prendre le peu d’argent qu’il pouvait avoir, et aura trouvé sur lui quelque lettre de Stenson, dont la signature et la date l’auront amené ici tout droit pour exploiter l’aventure. D’ailleurs, ce Massarelli aura pu verser au juif quelque narcotique, lorsqu’il a dîné avec lui à l’auberge… Non, pourtant, puisque Manassé a écrit depuis… Mais le soir ou le lendemain…

— Qu’importe, hélas ! monsieur Goefle. Il est bien certain que Massarelli a tout découvert et tout révélé au baron ; mais, moi, je ne découvre encore rien sur mon compte, sinon que M. Stenson s’intéressait à moi, que Manassé ou Taddeo était son confident et lui a donné assidûment de mes nouvelles, enfin que mon existence est fort désagréable au baron Olaüs. Qui suis-je donc, au nom du ciel ? Ne me faites pas languir davantage, monsieur Goefle.

— Ah ! patience, patience, mon enfant, répondit l’avocat tout en cherchant une cachette pour les précieuses lettres. Je ne puis vous le dire encore. J’ai une certitude depuis vingt-quatre heures, une certitude d’instinct, de raisonnement ; mais il me faut des preuves, et celles-ci ne suffisent pas. Il faut