Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vous les avez lues ?

— Je n’ai pas eu le temps. M. Nils a rendu la besogne difficile, outre que l’écriture est d’un maître chat ; mais je vais les lire. Monsieur Goefle, le secret de ma vie est là !

— En vérité ? Oui, je m’en doutais, j’en étais sûr, Christian, qu’il s’agissait de vous ! Mais j’ai donné ma parole à Stenson, en recevant ce dépôt, de ne pas en prendre connaissance avant la mort du baron ou la sienne.

Mais, moi, monsieur Goefle, je n’ai rien promis. Le hasard a mis les papiers dans mes mains, je les ai sauvés de la destruction : ils sont à moi.

— Vraiment ? s’écria en souriant M. Goefle. Eh bien, moi, au bout du compte, je n’avais pas achevé mon serment quand on est entré… Non, non, j’ai bien juré hier quant à un autre dépôt ; mais, quant à celui-ci, je n’avais pas fini de jurer, je m’en souviens. J’allais, d’ailleurs, obtenir toute la confiance de Sten. J’écrivais mes questions pour ne pas avoir à élever la voix avec le pauvre sourd. Je lui parlais de vous, de mes doutes, et je sentais que nous étions espionnés. Vous avez dû trouver des fragments de mon écriture au crayon sur des feuilles volantes ?

Oui, il m’a semblé que ce devait être cela. Lisez donc les lettres alors.