Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’hui (précisément par ce Johan) que nous demeurons ici, vous et moi. Ledit Johan a ensuite causé longtemps, dans l’écurie, avec votre valet Puffo, et, dans la cuisine du gaard, avec Ulphilas. Il eût fait causer Nils, si je ne l’eusse tenu près de moi toute la journée. Je crois même que ce mouchard a essayé de confesser votre âne !

— Heureusement, ce brave Jean est la discrétion même, dit Christian. Je ne vois pas ce qui vous inquiète dans les manœuvres de ce laquais pour voir ma figure : je suis habitué à exciter cette curiosité depuis que j’ai repris le masque ; mais je vais me débarrasser pour toujours de ce mystère puéril et de ces puériles persécutions. Puisqu’il faut retourner ce soir au château, j’y retourne à visage découvert.

— Non, Christian, ne le faites pas ; je vous le défends. Encore deux ou trois jours de prudence ! Il y a ici un gros secret à découvrir : je le découvrirai, ou j’y perdrai mon nom ; mais il ne faut pas qu’on voie votre figure. Il ne faut même plus la montrer à Ulf. Je ne vous quitte pas, je vous garde à vue. Un danger vous menace très-certainement. L’oblique regard de Johan n’est pas le seul que j’aie vu briller dans les couloirs du Stollborg. Aujourd’hui, à la nuit tombée, ou je me trompe fort, ou j’ai aperçu un cer-