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ment malade ce soir, et, pendant que vous rôdez comme une ombre dans le vieux château, savez-vous bien ce qui se passe dans le château neuf ?

— Je viens de voir M. le baron il y a un instant, répondit Johan avec son éternel sourire d’impertinente humilité. M. le baron est tout à fait bien, et c’est parce qu’il m’envoie ici que je me vois forcé, à mon grand regret, d’être excessivement importun. Je dois cependant ajouter que M. le baron désire vivement causer avec l’honorable M. Goefle pendant la comédie des marionnettes.

— J’irai, c’est bien. Je vous souhaite le bonsoir.

Et M. Goefle ferma la porte au nez de Johan désappointé.

— Pourquoi donc ces précautions ? lui dit Christian sortant de sa retraite, d’où il avait écouté ce dialogue.

— Parce qu’il se passe ici quelque chose que j’étais en train de vouloir vous dire, et que je ne comprends pas, répondit le docteur en droit. Toute la journée, ce Johan, qui est bien, si j’en juge par sa mine et par l’opinion de Stenson, la plus détestable canaille qui existe, n’a fait autre chose que de rôder dans le Stollborg, et c’est vous qui êtes l’objet de sa curiosité. Il a interrogé sur votre compte d’abord Stenson, qui ne vous connaît pas, et qui ne sait que d’aujour-