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pas ou ne voulut pas répondre. Il se décida alors à sortir du traîneau par le côté opposé à celui qu’il avait tâté d’abord, et se trouva sur le chemin rapide, qu’il explora pendant une vingtaine de pas, appelant toujours Olof avec une vive inquiétude. Pendant le court sommeil de Christian, l’enfant avait-il roulé dans le précipice ? Enfin il vit poindre dans le brouillard un imperceptible point lumineux qui venait à sa rencontre, et bientôt il reconnut Olof portant une lanterne allumée.

— C’est vous, herr Christian dit l’enfant effrayé, en se trouvant face à face avec lui tout à coup, sans l’avoir entendu approcher. Vous êtes sorti du traîneau sans voir clair, et vous avez eu tort ; l’endroit est bien dangereux, et je vous avais dit de ne pas bouger pendant que j’irais allumer ma lanterne au moulin qui est par là. Vous ne m’avez donc pas entendu ?

— Nullement ; mais, vous, n’avez-vous pas entendu chanter ?

— Oui, mais je n’ai pas voulu écouter. On entend souvent des voix au bord du lac, et il n’est pas bon de comprendre ce qu’elles chantent, car alors elles vous emmènent dans des endroits d’où l’on ne revient jamais.

« — Eh bien, moi, j’ai écouté, dit Christian, et j’ai