Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/95

Cette page n’a pas encore été corrigée

console, et que dans tous les cas on leur impose silence.

Mais une autre idée poursuivait Christian pendant qu’il reprenait en dehors le chemin du donjon ; et il n’y rentra pas sans se demander si quelque victime du mystérieux baron Olaüs ne gémissait pas, atteinte de folie, dans quelque cachot situé sous ses pieds. Il oublia cette fantaisie de son imagination en trouvant M. Goefle attablé dans la salle de l’ourse.

— Eh bien, lui cria l’avocat sans se déranger, vous avez failli me mettre dans de belles affaires avec votre équipée de cette nuit ! Le baron, chose étrange, ne m’en a pas dit un mot ; mais la comtesse Elveda n’a jamais voulu me croire quand je lui ai juré et protesté que je n’avais ni neveu, ni enfant naturel.

— Quoi ! monsieur Goefle, vous avez désavoué un fils qui vous faisait tant d’honneur ?

— Ma foi, oui ; il n’y avait pas moyen pour moi de soutenir la plaisanterie et de prendre la responsabilité d’une pareille mystification. Savez-vous que vous n’avez point du tout passé inaperçu, et qu’indépendamment de votre scène avec l’amphitryon, vous avez frappé tout le monde, les dames surtout, par vos grâces et vos belles manières ? J’ai trouvé dans l’appartement de ladite comtesse cinq ou six élé-