Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

role au bal pour la première fois ; mais il avait l’air si sincère en lui racontant qu’il avait tout entendu de la chambre voisine, qu’elle s’était défendue de ses propres soupçons.

— Ah ! que vous savez bien mentir, lui dit-elle, et que l’on serait facilement dupe de vos explications ! Je ne me trouve pas offensée de la plaisanterie en elle-même : en venant ici, je faisais une imprudence et un coup de tête dont j’ai été punie par une mystification ; mais ce qui me rend triste, c’est que vous ayez persisté jusqu’au bout avec tant d’aplomb et de candeur.

— Dites avec remords et mauvaise honte ; une première faute en entraîne d’autres, et…

— Et quoi ? qu’avez-vous encore à confesser ?

Christian avait été au moment de dire toute la vérité. Il s’arrêta en sentant que le nom de Christian Waldo ferait fuir Marguerite, troublée et indignée. Il se résigna donc à n’être qu’à moitié sincère et à rester Christian Goefle pour la jeune comtesse ; mais cette dissimulation, dont il se fût diverti intérieurement à l’égard de tout autre, lui devint très-pénible lorsqu’elle fixa sur lui ses yeux limpides, attristés par une expression de crainte et de reproche.

— J’ai voulu jouer comme un enfant avec un en-