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Le traîneau allait s’en retourner comme il était venu. Christian restait à la fenêtre, s’attendant à le voir redescendre ; mais il ne redescendit pas, et la porte s’ouvrit. Marguerite parut, et Christian n’eut que le temps de refermer précipitamment la boîte d’où les marionnettes montraient indiscrètement leurs gros nez et leurs bouches riantes.

— Quoi ! monsieur, s’écria la jeune fille avec surprise, vous êtes encore ici ? Voilà une chose à laquelle je ne m’attendais pas ! J’espérais que vous seriez parti !

— Vous n’avez donc rencontré personne dans la cour ? dit Christian, qui n’était peut-être pas fâché de s’en prendre de cette circonstance à la destinée.

— Je n’ai vu personne, dit Marguerite, et, comme je viens en cachette, je suis entrée bien vite pour que personne ne me vît ; mais, encore une fois, monsieur Goefle, vous ne devriez pas être ici. Le baron doit maintenant savoir le nom de la personne qui a osé le braver, et je vous jure que vous devriez partir.

— Partir ? Vous me dites cela bien cruellement ! mais vous me rappelez qu’en effet je suis parti. Oui, oui, rassurez-vous, je suis parti pour ne jamais revenir. M. Goefle m’ayant fait comprendre que je