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— Deux, trois, si vous voulez, monsieur Goefle. De quoi s’agit-il ?

— De lever mon valet de chambre.

— De l’éveiller ?

— Non, non ! de le lever, de l’habiller, de lui boutonner ses guêtres, de l’enfoncer dans sa culotte, qui est fort étroite, et qu’il n’a pas la force…

— Ah ! j’entends ! un vieux serviteur, un ami, malade, infirme ?

— Non ! pas précisément… Tenez ! le voilà. Miracle ! il s’est levé tout seul ! — C’est bien, cela, maître Nils ! Comment donc ! vous vous formez ! Vous voilà déjà debout à midi ! et vous vous êtes habillé vous-même ! N’êtes-vous point trop fatigué ?

— Non, monsieur Goefle, répondit l’enfant d’un air de triomphe ; j’ai très-bien boutonné mes guêtres : voyez !

— Un peu de travers ; mais enfin c’est toujours ça, et, à présent, vous allez vous reposer jusqu’à la nuit, n’est-ce pas ?

— Oh ! non, monsieur Goefle ; je vais manger, car j’ai grand’faim, et voilà une grande heure au moins que ça m’empêche de bien dormir.

— Vous voyez, dit M. Goefle à Christian ; voilà le serviteur que ma gouvernante m’a procuré ! À présent, je vous laisse à ses soins. Faites-vous obéir, si