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— Nullement !

— Il a envoyé, il y a une heure, en faisant dire qu’il s’était trouvé indisposé cette nuit ; sans quoi, il serait venu lui-même…

— Ici ?… Tu exagères la politesse du baron, mon cher Ulf !… Le baron ne vient jamais au Stollborg !

— Bien rarement, monsieur Goefle ; mais…

— Ah çà ! et le père Stenson, il n’y a donc pas moyen de le voir ? Avant de me rendre au château, je vais lui faire une petite visite, à ce digne homme ! Est-il toujours aussi sourd ?

— Beaucoup plus, monsieur Goefle ; il n’entendra pas un mot de ce que vous lui direz.

— Eh bien, je lui parlerai par signes.

— Mais, monsieur Goefle… c’est que mon oncle ne sait pas encore que vous êtes ici.

— Ah ! oui-da ! Eh bien, il l’apprendra.

— Il me grondera beaucoup de ne pas l’avoir averti… et d’avoir consenti…

— À quoi ? À me laisser loger ici, n’est-ce pas ? Eh bien, lu lui diras que je me suis passé de ta permission.

— Figurez-vous, ajouta M. Goefle en français et en s’adressant à Christian, que nous sommes ici en fraude et à l’insu de M. Stenson, l’intendant du vieux