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paw, les gens du peuple me plaignirent et me secoururent d’un gîte et d’un repas avec cette charité qui a tant de prix et de mérite chez les pauvres. Les autorités de la ville ajoutèrent peu de foi à mon récit. J’avais les habits grossiers du voyageur à pied, et aucun papier pour prouver que j’étais un homme d’études, ayant droit à la confiance. Je parlais bien, il est vrai, trop bien pour un rustre ; mais ces pays frontières étaient exploités par tant d’habiles intrigants ! Récemment un Italien s’était donné pour un grand seigneur dévalisé dans les montagnes, et on avait découvert depuis qu’il était lui-même le chef de la bande qu’il feignait de signaler.

» Je jugeai prudent de ne pas insister ; car, du souvenir de Guido Massarelli au soupçon de complicité de ma part, il n’y avait que la main. Je retournai chez mes pauvres hôtes. Ils me reçurent très-bien, blâmèrent les magistrats de leur ville, et regardèrent Jean d’un œil d’envie en me disant :

» — Heureusement, votre âne vous reste, et vous pourriez le vendre !

» Comme je paraissais ne pas vouloir comprendre cette insinuation, on me démontra, sous forme de conseil, que je pouvais rester deux ou trois mois dans la maison en me contentant de l’ordinaire de la famille ; que, pendant ce temps, si je savais faire