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tait chasseur qu’en vue d’histoire naturelle. Adroit tireur, il n’avait jamais eu la passion de tuer du gibier pour tuer le temps et pour montrer son adresse ; mais une chasse à l’ours lui offrait l’intérêt d’une chose neuve, pittoresque, ou intéressante au point de vue zoologique. Il se sentit donc tout à coup et tout à fait réveillé, et parfaitement résolu à aller voir ce spectacle, sauf à ne pas le voir tout entier et à revenir à temps pour préparer sa représentation avec M. Goefle.

Comme, en s’endormant, il avait touché quelques mots de cette chasse au docteur en droit et qu’il ne l’avait pas trouvé favorable à ce projet, dont, pour sa part, M. Goefle n’avait nulle envie, Christian prévit qu’il rencontrerait de l’opposition chez son bon oncle, et, se sachant complaisant, il prévit aussi qu’il céderait.

— Bah ! pensa-t-il, mieux vaut s’échapper sans bruit, en lui laissant deux mots au crayon pour qu’il ne s’inquiète pas de moi. Il sera un peu contrarié, il s’ennuiera de déjeuner seul ; mais il a encore à travailler, à causer avec M. Stenson : je rentrerai à temps peut-être pour qu’il ne s’aperçoive pas trop de son isolement.

Christian sortit doucement de la chambre de garde, s’habilla dans celle de l’ourse, mit, par habitude et