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que les murailles même ne les entendaient pas. Le baron était agité ; Johan haussait les épaules.

— Voilà, dit-il, un conte à dormir debout. Cette canaille de Tebaldo aura forgé cette histoire dans le pays sur des on dit pour vous tirer de l’argent.

— Il dit n’avoir jamais mis le pied en Suède avant ce jour et arrive tout droit de Hollande par Drontheim.

— C’est possible. Qu’importe ? Il se sera renseigné par hasard dans les environs ; on y débite sur vous tant de fables ! Il est possible aussi qu’il ait rencontré dans ses voyages ce vieux Manassé, qui en avait recueilli sa part autrefois.

— Voyons, que faut-il faire ?

— Il faut faire peur à M. l’Italien, ne pas vous laisser rançonner, et lui promettre…

— Combien ?

— Deux ou trois heures dans notre chambre des roses.

— Il n’y croira pas ! On lui aura dit qu’en Suède, sous le règne du vieux évêque, tout cela était rouillé.

— Croyez-vous que le capitaine de la grosse tour ait besoin de ces antiquailles pour faire tirer la langue à un homme de chair et d’os ?

— Alors tu es d’avis… ?

— Qu’on le couvre de roses jusqu’à ce qu’il avoue