— Je ne me reproche rien, Johan.
— Parbleu ! croyez-vous que je vous reproche quelque chose ?
— Mais que se passe-t-il dans ma pauvre tête pour que j’aie ces visions ?
— Bah ! c’est l’époque des grands froids. La chose arrive à tout le monde.
— Est-ce que cela t’arrive quelquefois ?
— Moi ? Jamais !… Je mange beaucoup ; vous, vous ne mangez rien. Voyons, il faut prendre quelque chose, du thé, au moins.
— Pas encore. Que penses-tu du récit de cet Italien ?
— Ce Tebaldo ? Vous ne m’en avez pas dit le premier mot !
— C’est vrai. Eh bien, je ne t’en dirai pas davantage.
— Pourquoi ?
— C’est trop insensé. Cependant… crois-tu que l’avocat Goefle soit mon ennemi ? Il doit être mon ennemi.
— Je n’en vois pas la raison.
— Je ne la vois pas non plus ; je l’ai toujours largement payé, et son père m’était tout dévoué.
— Et puis c’est un homme d’esprit que M. Goefle,