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— À votre santé, monsieur Goefle, s’écrièrent les trois amis.

— À votre santé, mes enfants ! Je continue. Je ne considère pas Christian Waldo comme un montreur de marionnettes. Qu’est-ce qu’une marionnette ? Un morceau de bois couvert de chiffons. C’est l’esprit et l’âme de Christian qui font l’intérêt et le mérite de ses pièces. Je ne le considère pas non plus seulement comme un acteur, car il ne lui suffirait pas de varier son accent et de changer de voix à chaque minute pour nous émouvoir : ce n’est là qu’un tour d’adresse. Je le considère comme un auteur, car ses pièces sont de petits chefs-d’œuvre, et rappellent ces mignonnes et adorables compositions musicales qu’ont faites d’illustres maîtres de chapelle italiens et allemands pour des théâtres de ce genre. C’était de la musique pour les enfants, disaient-ils avec modestie. En attendant, les connaisseurs en faisaient leurs délices. Donc, messieurs, rendons à Christian Waldo la justice qui lui est due.

— Oui, oui, s’écrièrent les deux officiers, que le punch rendait expansifs, vive Christian Waldo ! C’est un homme de génie.

— Pas tout à fait, répondit Christian en riant : mais je vois ici la cause du mépris de mon oncle pour