ancêtres à doigts recourbés. N’est-ce pas une chose très-bizarre ?
Espérons, dit Christian, que je n’aurai jamais d’autre ressemblance avec le baron. Quant à la chasse à l’ours, dussé-je y perdre mes deux mains difformes, je meurs d’envie d’en être, et j’irai certainement pour mon compte.
— Venez avec nous, s’écria Larrson ; j’irai vous prendre dès le matin.
— De grand matin ?
— Ah ! oui, certes ! avant le jour.
— C’est-à-dire, reprit Christian en souriant, un peu avant midi ?
— Vous calomniez notre soleil, dit le lieutenant ; il sera levé dans sept ou huit heures.
— Alors… allons dormir !
— Dormir ! s’écria M. Goefle ; déjà ? Le punch ne nous le permettra pas, j’espère ! Je ne fais que commencer à me remettre de l’émotion que m’a causée la perruque de Stangstadius. Laissez-moi respirer, Christian ; je vous croyais plus gai ! Vous ne l’êtes pas du tout ce soir, savez-vous ?
— Je l’avoue, je suis mélancolique comme un Anglais, répondit Christian.
— Pourquoi cela, voyons, mon neveu ? car vous êtes mon neveu, je n’en démords pas en particulier,