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rent les deux officiers. Elle doit être bien curieuse, dit le major, et, si elle doit rester secrète, nous jurons sur l’honneur…

— Mais elle est trop longue, dit Christian. J’ai encore deux jours à passer chez le baron. Prenons un rendez-vous plus sûr et plus chaud.

— C’est cela, dit M. Goefle. Messieurs, venez nous voir au Stollborg demain, nous dînerons ou nous souperons ensemble.

— Mais, demain, répondit le major ; c’est la chasse à l’ours ; n’y viendrez-vous pas tous les deux ?

— Tous les deux ? Non ; moi, je ne suis pas chasseur, et je n’aime pas les ours ; quant à Christian, ce n’est pas sa partie. Voyez un peu, si un ours venait à lui manger une main… Il n’en a pas trop de deux pour faire agir ses marionnettes. Montrez-la-moi donc, Christian, votre main : c’est singulier, cette courbure de votre petit doigt ! Je ne l’avais pas remarquée, moi ! C’est une blessure, n’est-ce pas ?

— Non, répondit Christian, c’est de naissance.

Et, montrant sa main gauche, il ajouta :

— C’est moins apparent de ce côté-ci, et pourtant cela existe aux deux mains ; mais cela ne me gêne nullement.

— C’est singulier, très-singulier ! répéta M. Goefle