pour avoir l’esprit français mais qui, heureusement pour lui, avait le cœur tout à sa patrie. Le lieutenant Ervin Osburn était une de ces bonnes grosses natures tranchées qui ne peuvent même pas essayer de se modifier. Il avait toutes les qualités d’un excellent officier et d’un excellent citoyen avec toute la bonhomie d’un homme bien portant et qui ne se creuse pas la tête sur ce dont il n’a que faire. Larrson était son ami, son chef et son dieu. Il ne le quittait pas plus que son ombre, et ne remuait pas un doigt sans son avis. Il l’avait consulté même pour le choix de sa fiancée.
Dès que ces deux amis aperçurent M. Goefle, ils s’élancèrent vers lui pour le retenir, en jurant qu’il ne quitterait pas le hogar sans qu’il leur eût fait l’honneur de trinquer avec eux. Le punch était prêt, il n’y avait plus qu’à l’allumer.
— Je veux, s’écria Larrson, pouvoir dire que j’ai bu et fumé dans le hogar du lac, la nuit du 26 au 27 décembre, avec deux hommes célèbres à différents titres, M. Edmund Goefle et Christian Waldo.
— Christian Waldo ! dit M. Goefle ; où le prenez-vous ?
— Là, derrière vous. Il est déguisé en pauvre quidam, il est masqué, mais c’est égal ; il a perdu un de ses gros vilains gants, et je reconnais sa main