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qui s’était juché sur le traîneau de Larrson en dépit du jeune major. Certes, M. Goefle ne l’avait pas fait exprès ; le bout de son fouet, lancé au hasard, s’était noué autour de la queue de la perruque par une de ces chances que l’on peut appeler invraisemblables, parce qu’elles arrivent à peine une fois sur mille. Le chapeau du savant, arraché par les efforts que faisait M. Goefle pour dégager son fouet, avait été s’abattre comme un oiseau noir sur la neige ; la perruque avait suivi la queue, la queue n’avait pas voulu quitter la mèche du fouet, que M. Goefle n’avait pas eu le loisir de dénouer, et qui, ainsi terminée en masse chevelue bourrée de poudre, avait perdu toute sa vertu, tout son effet stimulant sur les flancs du généreux ; Loki. Dans le premier moment du triomphe, le vainqueur Larrson n’avait rien vu ; mais les cris et les injures de Stangstadius, qui redemandait sa perruque à tout le monde et qui s’était enveloppé la tête de son mouchoir, attirèrent bientôt l’attention.

— C’est lui ! s’écriait le géologue indigné en montrant M. Goefle masqué ; c’est ce bouffon italien, l’homme au masque de soie ! Il l’a fait exprès, le drôle ! Attends, attends, va, coquin d’histrion ! je vais te donner cent soufflets pour t’apprendre à railler un homme comme moi !

Un immense éclat de rire avait accueilli la colère