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un fat, vous ! Vous êtes tout confiant comme moi, et vous comprenez bien que, si je vous interroge, c’est parce que je me préoccupe des chances de bonheur que vous avez dans la vie, avec n’importe qui… Dites-moi donc pourquoi vous vous tourmentez de votre naissance, que bien des gens pourraient envier ?

— Ah ! Marguerite, s’écria Christian, vous voulez le savoir, et je voulais vous le dire, moi ! Voilà que nous arrivons tout à l’heure, et que je vais vous quitter, cette fois, pour toujours. Je ne veux pas vous laisser de moi un souvenir usurpé au prix d’un mensonge. Ne pouvant prétendre qu’à votre dédain et à votre oubli, je les accepte, c’est tant pis pour moi ! Sachez donc que Christian Goefle n’existe pas. M. Goefle n’a jamais eu ni fils ni neveu.

— Ce n’est pas vrai ! s’écria Marguerite. Il l’a dit aujourd’hui au château. Tout le monde l’a répété, mais personne ne l’a cru. Vous êtes son fils… par mariage secret ; il vous reconnaîtra, il vous adoptera, cela est impossible autrement !

— Je vous jure sur l’honneur que je ne lui suis rien, et qu’hier matin il ne me connaissait pas plus que vous ne me connaissiez.

— Sur l’honneur ! vous jurez sur l’honneur !… Mais,