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dalécarlien à sa jeune maîtresse, madame votre tante me fait signe de suivre.

— Suivons, mon ami, suivons, dit-elle ; mais vous êtes à pied, monsieur Goefle ! Montez sur le siége, vous ne pourrez pas suivre autrement.

— Que dira votre tante ?

Christian sauta sur le siége, pensant avec regret que la conversation était finie ; mais Marguerite ferma la glace de côté et ouvrit celle de devant. Le siége où se trouvait Christian était de niveau avec cette glace. Le traîneau ne faisait pas le moindre bruit sur la neige, que suivait Péterson en dehors du chemin frayé, car il avait perdu son rang dans la bande. En outre, le brave homme n’entendait pas un mot de français : la conversation continua.

— Que se passe-t-il donc au château ? demanda Christian essayant de détourner de lui l’attention que lui accordait Marguerite. Je n’ai pas vu le baron ici ; il me semble qu’on le reconnaîtrait à sa taille comme M. Stangstadius à sa démarche.

— Le baron est enfermé, sous prétexte d’affaires pressantes et imprévues. Cela veut dire qu’il est plus malade. Personne n’en est dupe. On a vu sa bouche de travers et son œil dérangé. Savez-vous qu’après tout c’est un homme extraordinaire, de lutter contre