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pour chacun en raison du froid qui soufflait au visage. Les costumes étaient, pour la même raison, lourds et chargés de fourrures, ce qui n’excluait pas un grand luxe de dorures, de broderies et d’armes étincelantes. Les coureurs étaient bien en vue sur de légers traîneaux découverts qui représentaient divers animaux fantastiques, de gigantesques cygnes d’argent à bec rouge, des dauphins d’or vert, des poissons à queue recourbée, etc. Le major Larrson, monté sur un dragon effroyable, était lui-même déguisé en monstre, avec des foudres lumineuses sur la tête. Sur le hogar, on voyait s’agiter ceux qui devaient décerner le prix, et qui figuraient d’antiques guerriers à casque ailé ou à capuchon décoré d’une corne sur l’oreille, comme on représente Odin dans son costume de cérémonie, c’est-à-dire dans tout l’éclat de sa divinité.

Christian cherchait parmi les dames, déguisées en sibylles et en reines barbares, à reconnaître Marguerite. Il ne put en venir à bout, et dès lors la fête, sans lui paraître moins brillante, ne parla plus qu’à ses yeux. Il n’en était pas ainsi de M. Goefle, dont l’imagination était fort excitée.

— Christian, s’écria-t-il, malgré nos costumes, qui ne sont pas des costumes, et notre traîneau, qui n’est qu’un traîneau, ne nous mettrons-nous pas en