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— On accuse toujours, lui dit-il, les gens de mon état, et non sans cause généralement ; vous verrez que cela m’attirera quelque ennui !

— Bah ! bah ! ne suis-je pas là ? s’écria M. Goefle. Je prends tout sur moi. Allons, Christian, endossez donc cette robe ; essayez, du moins.

— Cher monsieur Goefle, dit Christian, laissez-moi avaler n’importe quoi ; je meurs de faim.

— C’est trop juste ! Faites vite.

— Et puis, je ne sais pourquoi, reprit Christian en mangeant debout et en regardant les vêtements épars devant lui, je me sens de la répugnance à toucher à ces vieilles reliques. Le sort de cette pauvre baronne Hilda a été si triste ! Savez-vous que mes soupçons ont encore augmenté, depuis tantôt, sur son genre de mort ?

— Au diable ! reprit M. Goefle ; je ne suis plus en train de ressasser les histoires du passé, moi ! Je me sens en humeur de rire et de courir. À l’œuvre, Christian, à l’œuvre, et à demain les idées tristes ! Voyons, passez donc cette robe à la polonaise ; elle est magnifique ! Pourvu que vos épaules y entrent, le reste ira tout seul.

— Je ne crois pas, dit Christian en enfonçant sa main dans une des poches de la robe ; mais voyez