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Aussi, dès qu’il eut fait un somme, son premier soin fut-il de se regarder dans un miroir posé près de lui. Satisfait de se voir rendu à son état naturel :

— Allons, dit-il au médecin, en voilà encore une de passée ! J’ai bien dormi, ce me semble. Ai-je rêvé, docteur ?

— Non, répondit le jeune homme, troublé du mensonge qu’il faisait.

— Vous ne dites pas cela franchement, reprit le baron. Voyons, si j’ai parlé haut, il faut en tenir note et me le rapporter exactement ; vous savez que je le veux.

— Vous n’avez dit que des paroles sans suite et dépourvues de sens, qui ne trahissaient aucune pensée dominante.

— Alors, c’est que réellement vos drogues ont un bon effet. Le médecin qui vous a précédé ici me racontait mes rêves… Ils étaient bizarres, affreux ! Il paraît que je n’en ai plus que d’insignifiants.

— N’en avez-vous pas conscience, monsieur le baron ? N’êtes-vous pas moins fatigué qu’autrefois en vous éveillant ?

— Non, je ne peux pas dire cela.

— Cela viendra.

— Dieu le veuille ! À présent, laissez-moi, docteur : allez vous coucher. Si j’ai besoin de vous, je