— Dis au major Larrson que je le prie de diriger la course. C’est lui qui s’y entend le mieux.
Le valet sortit. Le baron le rappela presque aussitôt.
— Que Johan se couche, dit-il, et qu’il dorme vite. À trois heures du matin, j’aurai besoin de lui. C’est lui qui viendra me réveiller. Va-t’en ; non, reviens ! J’irai à la chasse demain ; toutes les mesures sont-elles prises ? oui ? C’est bien. Va-t’en tout à fait. Le valet sortit définitivement, et le jeune médecin, toujours fort ému, resta seul avec son malade.
— Votre potion n’opère pas du tout, lui dit celui-ci avec impatience, je devrais déjà être endormi !
— Tant que M. le baron se tourmentera de mille détails…
— Eh ! morbleu, monsieur, si je n’avais pas de tourments dans l’esprit, je n’aurais pas besoin de médecin ! Voyons, asseyez-vous là, et causons tranquillement.
— Si, au lieu de causer, M. le baron pouvait se recueillir…
— Me recueillir ! Je ne me recueille que trop. C’est la réflexion qui me donne la fièvre. Causons, causons, comme la nuit dernière. Je me suis endormi en causant. Vous savez, docteur, je me marie décidément.