— Vous voulez donc faire crever de rage vos aimables héritiers ?
— Je veux les enterrer, Johan !
— Amen, mon cher maître ! Vous accompagnerai-je jusqu’à la salle à manger ?
— Non ; j’aime à entrer sans bruit et à surprendre mon monde, aujourd’hui plus que jamais.
Le baron sortit, et Johan rentra dans le cabinet où Massarelli, en proie à une vive inquiétude, trouvait le temps bien long.
— Venez, mon garçon, lui dit Johan de son air le plus gracieux, c’est le moment de souper.
— Mais… ne reverrai-je pas M. le baron ce soir ? Il m’a dit de l’attendre ici.
— Il vous fait dire maintenant de souper tranquillement et d’attendre ses ordres. Croyez-vous qu’il n’ait rien à faire que de vous écouter ? Allons, venez donc ; avez-vous peur de moi ? Ai-je l’air d’un méchant homme ?
— Ma foi, oui, répondit Guido intérieurement en faisant glisser de sa manche un stylet qu’il maniait fort bien.
Johan vit son mouvement, et sortit précipitamment. Guido essaya de le suivre ; mais deux colosses qui étaient derrière la porte le saisirent et le conduisirent, le pistolet sur la gorge, à la prison du châ-