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pier un entretien entre lui et moi, vous surprendrez la vérité. Je me charge bien de la lui arracher encore une fois et en votre présence, pourvu qu’il ne se doute pas que vous l’entendez.

— Il ne serait pas difficile, avec un homme aussi sourd, de se glisser dans son appartement ;… mais… puisque, selon lui, la personne est morte, que me fait, à moi, le passé du vieux Stenson ? Il a nécessairement agi à bonne intention, et, bien qu’il m’ait fait grand tort en laissant, par son silence, d’odieux soupçons peser sur moi… comme le temps a fait justice de ces choses…

— Pas tant que M. le baron paraît le croire, reprit l’Italien, qui savait, aussi bien que le baron, s’envelopper d’un calme audacieux. C’est la légende du pays, et Christian Waldo l’a certainement ramassée sur son chemin en venant ici.

— Si cela était, reprit le baron laissant percer une secrète rage, ce bateleur n’eût certes pas eu l’impudence d’en faire publiquement et devant moi le sujet d’une scène de comédie.

— C’était pourtant bien la représentation du vieux donjon… J’ai vu la localité aujourd’hui, et Christian Waldo, qui demeure au Stollborg, a pu la voir aussi. Les Italiens… c’est très-hardi, monsieur le baron, les Italiens !