avait tâché de lui tirer son secret pour s’en donner les gants ; mais Massarelli n’était pas homme à se laisser surprendre. Il avait insisté, et, après avoir erré tout le jour dans le château, il obtenait enfin l’entrevue dont il avait escompté le résultat en se targuant auprès de Christian d’être l’ami de la maison. L’entretien, qui eut lieu en français, commença par un étrange récit auquel le baron ne sembla prêter qu’une attention ironique et dédaigneuse.
— Voilà, dit-il enfin à Massarelli, une très-énorme aventure, je dirais une révélation très-importante, si je pouvais ajouter foi à ce que je viens d’entendre ; mais j’ai été si souvent trompé dans les affaires délicates, qu’il me faudrait d’autres preuves que des paroles. Vous m’avez raconté un fait bizarre, romanesque, invraisemblable…
— Que M. Stenson a reconnu fort exact, répondit l’Italien, et qu’il n’a pas même essayé de nier.
— Vous le dites, reprit froidement le baron ; par malheur, je ne peux m’en assurer. Si j’interroge Stenson, que votre récit soit véridique ou imaginaire, il niera certainement.
— C’est probable, monsieur le baron ; un homme capable d’une dissimulation qui vous en a imposé pendant plus de vingt ans ne se fera pas faute de mentir encore ; mais, si vous trouvez le moyen d’é-