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Pendant ce temps, on avait servi le souper aux hôtes du château neuf, et le splendide gâteau de Noël, qui, selon l’usage norvégien, devait rester sur la table et n’être attaqué que le 6 janvier, faisait, par sa dimension et par son luxe, l’admiration des dames. Ce chef-d’œuvre de pâtisserie représentait, par un singulier mélange de la galanterie du siècle avec la pratique religieuse, le temple de Paphos. On y voyait des monuments, des arbres, des fontaines, des personnages et des animaux. La pâtisserie et le sucre cristallisé de toutes couleurs imitaient les matériaux les plus précieux, et se prêtaient aux formes les plus fantastiques.

Le baron avait confié à une vieille demoiselle de sa famille, personne très-versée dans la science domestique et parfaitement nulle à tous autres égards, le soin de faire les honneurs du souper, pendant qu’il prendrait le temps de lire quelques lettres et d’y répondre. En réalité, le baron, qui ne manquait pas de prétextes pour se retirer quand il avait quelque préoccupation d’esprit, était en ce moment enfermé dans son cabinet avec un homme pâle qui se donnait le nom de Tebaldo, et qui n’était autre que Guido Massarelli.

Ce n’est pas sans peine que Guido avait obtenu ce tête-à-tête. Johan, très-jaloux de l’oreille du maître,