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Goefle. Christian cherchait à s’assurer de ce dernier fait, en étudiant l’âpre curiosité que laissait percer le majordome de voir sa figure, et il comprit bientôt que ce n’était pas tant pour le plaisir de savoir s’il avait ou non une tête de mort que pour l’intérêt de reconnaître dans cette figure de bateleur celle du faux neveu de M. Goefle, laquelle avait été, la veille, très-bien vue dudit majordome.

— Enfin, dit celui-ci après beaucoup de questions insidieuses contre lesquelles l’aventurier se tint en garde, si une aimable dame… une jeune personne charmante, la comtesse Marguerite, par exemple, vous demandait de voir vos traits… vous seriez assez obstiné pour refuser… ?

— Qu’est-ce que la comtesse Marguerite ? dit Christian d’un ton ingénu, bien qu’il eût envie de souffleter maître Johan.

— Mon Dieu ! reprit le majordome, je dis la comtesse Marguerite, parce qu’elle est, à coup sûr, la plus jolie femme qu’il y ait à cette heure au château. Ne l’avez-vous pas remarquée ?

— Et où donc l’aurais-je vue, je vous prie ?

— Au premier rang de vos spectatrices.

— Oh ! si vous croyez que, quand je joue, à moi