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— Voilà encore, monsieur le majordome, où vous laissez sommeiller votre sagacité naturelle. Si ces patins n’étaient garnis de feutre, ils feraient dans la baraque un bruit insupportable.

— Vous m’en direz tant !… Mais vous ne me ferez pas comprendre comment ce garçon, d’un esprit si vulgaire, a été si brillant pour vous seconder.

— Ah ! voilà, répondit Christian : c’est l’histoire de l’artiste en général. Il brille sur les planches (ici, ce serait le cas de dire sous les planches), et, quand il en sort, il retombe dans la nuit, surtout quand il a la malheureuse habitude de boire avec les laquais de bonne maison.

— Comment ! vous croyez qu’il a bu ici avec… ?

— Avec vos laquais, qui vous ont rendu compte de son intéressante conversation, monsieur le majordome, puisque vous avez ces renseignements fidèles sur l’épaisseur de son intelligence…

Johan se mordit encore les lèvres, et Christian fut dès lors convaincu que son incognito devait avoir été trahi jusqu’à un certain point par Puffo, le verre en main, ou tout à fait par Massarelli, l’argent en poche. Puffo ne connaissait Christian que sous le nom de Dulac ; Massarelli le connaissait désormais sous tous ses noms successifs, excepté pourtant peut-être sous le nom récemment improvisé de Christian