Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/221

Cette page n’a pas encore été corrigée

marqua que maître Johan essayait de le prendre au dépourvu et de satisfaire sa curiosité personnelle, en cherchant à s’introduire brusquement dans le foyer, sous prétexte de lui payer le salaire de son divertissement. Il résolut de s’amuser aux dépens de cet insinuant personnage, et, s’étant masqué avec soin, il lui ouvrit la porte avec beaucoup de politesse.

— C’est bien à maître Christian Waldo que j’ai le plaisir de parler ? dit le majordome en lui remettant la somme convenue.

— À lui-même, répondit Christian ; ne reconnaissez-vous pas ma voix et mon habit de tantôt ?

— Certainement, mon cher ; mais votre valet se masque aussi, à ce qu’il paraît ; car je viens de le voir passer aussi mystérieux que vous-même et mieux couvert, ma foi, que je ne l’avais vu hier à votre arrivée.

— C’est que le drôle, au lieu de porter ma pelisse sur son bras, se permet de l’endosser. Je le laisse faire, c’est un grand frileux.

— Et voilà ce qui m’étonne ; hier, il m’avait semblé voir en lui un frileux plus petit que vous de la tête.

— Ah ! voilà ce qui vous étonne ?… dit Christian appelant à son secours les ressources de l’improvisa-